Guillaume Nicolas (1884-1918)
Guillaume Jean Marie NICOLAS naît à Cast, à Penboudennec le 8 décembre 1884, fils de Guillaume et de Marie Jeanne CONAN.
Cheveux bruns, yeux bruns, il est de taille moyenne (1,64m) et ne sait ni lire, ni écrire.
Ajourné pour faiblesse en 1905 et 1906, exempté en 1907 pour bronchite spécifique, il n’effectue pas son service militaire (matricule 3117 au recrutement de Brest-Châteaulin).
En 1911, le 5 février, il épouse, à Cast, Marie Anne Louboutin de Quéménéven.
Leur dernier enfant, Jean Guillaume, naît en mai 1915 à Leur-an-Torch. C’est le père, Guillaume, qui déclare la naissance de son fils à la mairie. Guillaume Nicolas n’est à cette date pas encore parti à la guerre.
Il est « tué à l’ennemi », le 27 octobre 1918, à Vandy dans les Ardennes. Il est alors soldat à la 19e compagnie du 205e régiment d’infanterie. La photo ci-contre a été prise alors qu’il était dans ce régiment.
Pendant la guerre
Classé service auxiliaire par le conseil de révision du Finistère du 28 novembre 1914, il est finalement classé « Service armé » par la commission de réforme de Lorient du 3 août 1915. Mobilisé le 2 juin 1915 à la 11e section d’infirmiers militaires de Nantes, il passe au 7e régiment d’infanterie le 6 décembre 1916, puis au 205e RI le 24 février 1917.
Début 1917, le 205e RI est dans l’Oise. En mars, il participe à la poursuite de l’ennemi dans le secteur de Coucy, au nord de Soissons. Il tient ce secteur jusqu’en juillet 1917.
A la mi-août 1917, le régiment est déplacé dans le secteur du Chemin des Dames. De nombreux coups de main ont lieu sur l’Ailette. Fin mars 1918, le régiment est un peu plus à l’ouest dans le secteur de Thiescourt. Le 9 juin, il y subit une violente attaque allemande.
Le 14 juin 1918, le 205e RI est relevé et transporté en Alsace, où il occupe le secteur de La Chapelle-sous-Rougemont jusqu’au 20 août, puis le régiment revient en Champagne.
Circonstances de son décès
Le 20 octobre 1918, le 205e RI est sur les pentes Est de l’Aisne dans le secteur de Claire-Fontaine dans les Ardennes, participant à l’offensive libératrice de Champagne.
Le 21 octobre, les Allemands déclenchent un violent bombardement et une série d’attaque visant à déborder les troupes. La tentative, très coûteuse e, vie humaine de part et d’autre, est vaine et les pentes de l’Aisne restent aux mains du 205e RI. Le 22 et le 23 octobre, le 205e subit de nouvelles attaques massives mais tient bon.
Du 24 au 31, la situation demeure inchangée. Les bombardements sont très fréquents la nuit. On peut lire dans l’Historique du régiment :
« Epuisé par ce troisième échec, l’ennemi ne renouvelle plus ses attaques. De notre côté, en dépit de l’âpreté et de la fatigue des combats soutenus prenant près de trois jours, le régiment reprend sa marche en avant et se porte sur les crêtes de la cote 180. L’ennemi tient en force la cote 193, d’où il balaie de ses feux nos tirailleurs blottis dans leurs trous. Aucun mouvement ne peut se faire le jour. Terrées dans une tranchée à peine ébauchée, les compagnies en ligne, profitant de l’obscurité améliorent avec des moyens de fortune leur installation précaire. Derrière elles, les eaux de l’Aisne montent, gênant les communications et le ravitaillement. Les corvées et les agents de liaison accomplissent leur pénible mission en s’ingéniant à cheminer à travers les prairies recouvertes en partie par l’inondation« .
Le 26 octobre, la 19e compagnie, dans laquelle se trouve Guillaume Nicolas, monte en 1ère ligne relever la 18e. Le lendemain, Guillaume Nicolas, trouve la mort. Les circonstances exactes ne sont pas détaillées dans le journal de marche du régiment.
Après son décès
Guillaume Nicolas est inhumé dans la tombe individuelle 663 de la nécropole nationale de Chestres à Vouziers dans les Ardennes. Son décès a été retranscrit à la mairie de Quéménéven le 16 mars 1919.
La nécropole de Chestres abrite les corps de 2484 soldats français dont 1337 en ossuaire. Dans le haut du cimetière, le carré des combattants tchécoslovaques : 284 tués en octobre 1918 dont 160 inconnus en ossuaire, ainsi qu’un monument « A la mémoire des légionnaires des 21ème et 22ème régiments tchécoslovaques tombés au champ d’honneur en 1914-1918 aux côtés de leurs camarades des armées alliées pour la liberté. » Le cimetière abrite aussi les corps de 10 civils Belges et 124 soldats russes déportés par les Allemands pour le travail.
Sources
Registre d’état-civil de Quéménéven
Fiche matricule, AD du Finistère (1R-1327 – 1904)
Site Mémoire des Hommes : Sa fiche sur le base des Morts pour la France , Historique et JMO du 205e RI